I – Les parties et leur représentation Le requérant est le sieur Alaza Y. Pawimondom, de nationalité togolaise, ancien technicien à Togo Télécom, demeurant à Lomé (Togo), représenté par le Collectif des Associations contre l’Impunité au Togo (CACIT) et assisté par Maîtres Ferdinand Ekouévi Amazohoun et Claude Kokou Amegan, avocats inscrits au barreau du Togo. La requête a été introduite devant la Cour le 11 janvier 2017. L’Etat du Togo est représenté par Maître Sanvee Ohini, demeurant au Cabinet d’avocats associés, 32, rue des Bergers à Lomé (Togo) avocat inscrit au barreau du Togo. II – Les faits et la procédure La requête principale a été déposée le 11 janvier 2017 au greffe de la Cour de justice de la CEDEAO, elle fait mention de violations de droits de l’homme que l’Etat du Togo aurait commises à l’encontre de M. Pawimondom. Le même jour, le requérant a, par acte séparé, formé une demande aux fins d’admission de l’affaire à la procédure accélérée, fondée sur la précarité de sa situation personnelle et familiale, qui nécessiterait que sa cause soit traitée en urgence. Par ordonnance du 15 février 2017, le président de la Cour de justice de la CEDEAO a rejeté ladite demande, au motif que « ni l’examen des pièces de procédure, ni l’appréciation des motifs articulés par le demandeur ne permettent d’établir l’existence d’une urgence particulière justifiant qu’il soit statué à bref délai ». Le 20 mars 2017, l’Etat du Togo a introduit un « mémoire exceptionnel » demandant à la Cour de déclarer irrecevable la requête introductive d’instance, pour défaut de qualité du « Collectif des Associations contre l’Impunité au Togo » (CACIT), qui n’aurait subi aucun préjudice. A l’audience, les parties ont été entendues et leurs moyens et arguments longuement exposés. III- Moyens et arguments des parties Pour établir la violation des droits de l’homme, le demandeur allègue que dans le cadre de son travail, il a eu, avec d’autres employés, à être accusé de vol de matériel technique (« tourets », « connecteurs », « manchons » et gaz) alors qu’il se trouvait en mission à l’intérieur du pays. De retour dans la capitale pour les besoins de l’enquête, il aurait été convoqué au Centre de traitement des renseignements (CTR) où il a été « menotté » puis « bastonné » par les hommes de la sécurité chargés de l’interroger. Le requérant avance qu’il est resté soixantedouze heures sans s’alimenter, qu’il a été détenu dans une salle obscure et 2

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